
Nous sommes en 1965, à Washington. Tout le monde reprend en chœur les refrains des Beatles et les slogans lors des marches citoyennes. La jeunesse se soulève contre la ségrégation, contre la Guerre. La jeunesse veut aimer sans contraintes.
C’est la génération hippie.
Rose a passé des années dans un pensionnat pour jeunes filles et si elle regarde de loin cette nouvelle liberté, elle ne sent pas le droit d’y plonger. Orpheline, recueillie par un oncle Colonel dans les Marines et basé à Saigon, Rose se sent prise aux pièges. Elle invente alors Max. Un pseudonyme derrière lequel elle se cache pour écrire des chroniques dans un journal universitaire.
Alec est un activiste. Il se bat pour un monde en paix, pour toutes les vérités. Il se bat surtout pour mettre fin à cette guerre, au Vietnam, qui emporte trop de jeunes soldats. Avec ses amis, ils travaillent pour un petit journal clandestin. Le Aldous. De communautés hippies en sit-in, il a toujours un stylo à la main et la rage au cœur.
C’est la passion de l’écriture qui les réunira. C’est pour l’autre qu’ils se dépasseront.
Ensemble, avec le Aldous et cette jeunesse éprise de liberté, d’égalité et de paix, ils brandiront la plus grande de leurs armes : les mots. De manifestations en désobéissances civils, dans une société qui refuse encore de les émanciper, ils se battront pour leurs droits, pour leurs lois, pour leur vie. Malgré les dangers de la vérité et ceux qui voudront les faire taire, malgré l’ombre de la conscription et de cette guerre qui finira par les rattraper, Alec et Rose deviendront la voix de ceux qui ne peuvent plus parler. Sans jamais cesser de s’aimer.
Continue de te battre pour toi, pour moi, pour les autres. Continue de te battre aussi fort que je t’aime et rien dans ce monde ne pourra jamais te résister
Lily R. Davis, alias Lily Haime, est une autrice que j’adore, c’est une reine des mots, qui manie la plume comme personne. Chaque petit écrit que j’ai pu lire d’elle fut un coup de cœur, alors j’étais impatiente de découvrir Le Journal Rouge.
Et encore une fois, c’est un véritable coup de cœur, pour ne pas dire coup de foudre.
Un roman qui m’a capturé entre ses pages
J’ai été absorbé par ce livre, je me suis retrouvée au cœur de ce roman, et il m’a fallu plusieurs heures pour me détacher de l’histoire, des personnages, qui s’étaient étroitement et profondément ancrés en moi, au fond de mon cœur. J’ai été envoûtée par la plume de Lily R. Davis/ Lily Haime, je suis tombée amoureuse, tout simplement.
Il m’est vraiment très difficile de parler de cette lecture, de mettre des mots sur mes sentiments, tant ce que je ressens pour ce roman est fort, puissant. Quelque part, je n’ai pas l’impression qu’il s’agisse d’un roman, tant Lily R. Davis décrit avec une précision de dingue les États Unis des années 1960 et 70, qu’elle construit des personnages aussi humains, j’ai eu l’impression de faire une plongée dans l’Histoire, et de ressortir d’une capsule temporelle.
L’une des plus belles qualités de la plume de Lily, c’est la profondeur qu’elle insuffle à ses histoires, à ses personnages. Tout ce qu’elle décrit semble si réel, si juste, que l’on n’a pas l’impression d’être en train de lire un roman, et c’est ce que j’aime avec elle, c’est qu’on est immergé dans l’histoire du début à la fin, on est captivé par ce roman sans que l’on puisse y faire quelque chose.
Une plongée au cœur de l’Amérique des années 1960/70
J’ai adoré l’histoire, j’ai adoré le contexte dans lequel se passe Le Journal Rouge. C’est une période que je trouve très intéressante, et conté par Lily, c’est magique, c’est beau, ça n’en devient que plus intéressant, puissant !
Lily Haime nous immerge en plein cœur d’une Amérique ségrégationniste, alors en plein bouleversement social. 1965, le mouvement hippie se développe tandis que s’intensifient les tensions entre la population et le gouvernement. Nous nous retrouvons au milieu de toute cette tension, au milieu des émeutes et manifestations contre la guerre au Vietnam, contre la ségrégation. L’autrice dépeint avec une telle justesse cette période que l’on a l’impression de vivre ce moment aux côtés des personnages, de ressentir avec eux toute cette colère, cette indignation envers un gouvernement qui n’écoute pas. On a l’impression d’y être, et rien que pour ça, bravo.
Des personnages réalistes et humains
Mais le gros point positif, le meilleur de ce roman, ce sont évidemment les personnages. Comment dire à quel point je les ai trouvé incroyables, tellement vrais, tellement humains, tellement courageux. On ne peut pas ne pas s’attacher aux personnages. Ils ne sont pas parfaits, ils commentent des erreurs, se trompent, réessayent, et cela les rend plus humains, plus proches de nous.
Et j’ai juste aimé Rose. Je suis tombée amoureuse d’elle, petit à petit. Jolie Rosie, si courageuse, si belle, si incroyable. C’est l’un de mes personnages de fiction préférés, tant je l’aime. Elle a une évolution tout au long du roman, elle grandit, elle mûrit, elle prend courage et confiance en elle, elle ose, se bat pour ce qui lui semble juste, pardonne, et aime. Elle aime d’un amour si fort, si puissant, un amour capable de tout, un amour capable de détruire, un amour capable de pardonner. Un amour si fort, si puissant, qu’il est capable de survivre à tous les obstacles. Cet amour qu’elle partage avec Alec m’a donné des papillons dans le ventre, c’est beau et vraiment puissant, c’est le genre d’amour qu’on ne ressent qu’une fois dans sa vie.
En bref …
Le Journal Rouge, c’est un concentré d’émotions, c’est tellement fort, tellement brut, parfois c’est dur tant l’on est impliqué dans l’histoire, et on souffre avec les personnages. J’ai eu mal par moment, j’ai pleuré, mais j’ai ris aussi, j’ai souris, j’ai eu des étoiles dans les yeux. Ce roman est bien plus qu’une fiction, c’est une histoire inspirée de faits ayant vraiment existé, et c’est ce qui apporte une dimension plus profonde au roman. J’ai adoré redécouvrir cette période à travers les yeux de Rose et des autres protagonistes, tout comme j’ai aimé les messages d’amour, de respect, de tolérance, de paix délivrés ici.
Merci Lily R.Davis/Haime de nous offrir des histoires comme celle-ci, des histoires qui nous prennent aux tripes, qui nous bouleversent, qui me bouleverse comme Le Journal Rouge l’a fait, merci.
Avec quelle force me battrais-je encore pour quelques mots ? Des mots… Des mots que nous jetions sur le papier ; une drôle de façon de lever le poing ; de hurler. Des mots pour se révolter. Des mots pour tout changer !
- Le Journal Rouge – Lily R. Davis – MxM Bookmark, Collection Infinity – publié le 14 mars 2018 – 25€ en version papier, 9.9€ au format numérique