Contemporain, Coup de cœur

Ciao Bella, un sublime coup de cœur pour ce premier roman

 » J’ai peur du chiffre quatre. C’est une superstition très répandue en Asie. Le rêve ! Enfin des gens qui me comprennent ! Je devrais peut-être déménager…
– Vous avez beaucoup d’autres phobies ?
– Vous avez combien d’années devant vous ? « 

Anna a peur – de la foule, du bruit, de rouler sur l’autoroute, ou encore des pommes de terre qui ont germé… Et elle est enceinte de son deuxième enfant. Pour affronter cette nouvelle grossesse, elle décide d’aller voir une psy.
Au fil des séances, Anna livre avec beaucoup d’humour des morceaux de vie. L’occasion aussi, pour elle, de replonger dans le pays de son enfance, l’Italie, auquel elle a été arrachée petite ainsi qu’à sa nonna chérie. C’est toute son histoire familiale qui se réécrit alors sous nos yeux…
À quel point l’enfance détermine-t-elle une vie d’adulte ? Peut-on pardonner l’impardonnable ? Comment dépasser ses peurs pour avancer vers un avenir meilleur ?

En italien, il y a une expression pour signifier « je t’aime en amitié ». Pour définir cet amour là, différent du sentiment amoureux mais tout aussi puissant, on dira « ti voglio bene », littéralement « je te veux du bien ». Ca exprime exactement ce que je ressens pour ces deux femmes : je leur souhaite qu’elles soient heureuses, et je veux être heureuse pour elles. Dans notre lit, le soir, j’attends qu’elles soient endormies. Je dépose un baiser sur leur tête, murmure un « vi viglio bene » et je les remercie d’exister.

Depuis ma lecture de Luna, j’avais très envie de relire le premier roman de Serena Giuliano, pour voir si j’aimerais plus ce roman maintenant que je suis habituée au style de l’autrice, et j’ai fini par me laisser tenter dimanche soir, dans la nuit, quelques minutes après avoir fini En Equilibre de Morgane Moncomble qui m’a retourné le cœur. J’avais besoin de retrouver l’Italie, le soleil, la mer qui me manque tant surtout en ce moment.

Je pensais vous avoir fait une chronique de ce roman lors de ma première lecture en 2019, quelle stupeur de m’apercevoir que cela n’a pas été fait, donc je m’arme de courage pour rectifier cette faute impardonnable.

Je crois avoir encore plus apprécié ce roman que lors de ma première lecture, au point que je suis maintenant incapable de vous dire lequel je préfère entre les trois romans de l’autrice, mais celui-ci à une résonance toute particulière pour moi. Je n’en parle quasiment jamais, mais je souffre d’anxiété et d’angoisse à des échelles plus ou moins variables en fonction des jours ou des situations. Sortir avec des ami.e.s ou des collègues après le boulot me fout une trouille d’enfer. Devoir conduire en ville me glace d’effroi. Sortir de ma zone de confort me fait peur. Et je pourrais continuer la liste pendant des heures. C’est l’une des raisons pour laquelle je me sens si proche d’Anna, parce que même si je ne connais pas toutes ses angoisses, nous en avons quelques-unes en commun et ça fait du bien de voir qu’on est pas seul. Anna a beau être un personnage de fiction, je suis persuadée qu’il existe sur cette vaste Terre beaucoup de personnes comme Anna.

Je me sens abandonnée, depuis toujours. Comme une erreur que j’aurais aimée qu’on ne commette pas. Une chose laissée là, au mauvais endroit, qui doit se démerder sans les bonnes clés, sans le mode d’emploi, sans même un plan pour s’y retrouver.

J’ai lu ce court roman en quelques heures et j’ai aimé chaque page, chaque ligne de ce texte. Nous étions destinés à nous retrouver à ce moment précis, c’était le roman dont j’avais besoin aujourd’hui. Parce qu’il m’a fait rire aux éclats, m’a mis les larmes aux yeux plus d’une fois, m’a ému, touché et m’a rappelé que même si je vis un moment difficile, ça finira par passer. Parce que je suis entourée et aimée. Ce roman est tellement fort et beau. Il y a cette Italie présente comme dans tous les romans de Serena, si majestueuse, elle tient presque la place d’un personnage à elle toute seule et comme chaque fois, je tombe un peu plus amoureuse de ce pays que j’aime déjà beaucoup, et je ressors du roman en ayant qu’une envie, réserver un billet d’avion pour l’Italie pour contempler de mes yeux la mer turquoise, ces petits villages nichés près de l’eau, goûter aux mets typiques.

Ce que j’aime, c’est que malgré sa petite taille, Ciao Bella aborde une multitude de sujets comme l’appartenance à une culture, l’attachement à ses racines, le métissage, le racisme, le féminisme, l’injustice, les violences physiques et tout est amené parfaitement à mes yeux. J’aime qu’elle dénonce aussi les mauvais côtés de la grossesse, les injections de la société à propos des femmes et surtout des mères, l’injustice que subit le mari d’Anna qui est d’origine marocaine et qui doit vivre avec la discrimination des gens. On parle aussi de l’amour, amoureux, amical, maternelle, de seconde chance, de pardon. Je ne sais pas comment on peut rester de marbre face à ce récit très honnêtement, peut être parce que ça remue beaucoup de choses en moi, mais je pense que ce roman peut parler à énormément de personnes.

En bref

Je sais que je relirais ce roman, certainement l’année prochaine. Je crois que les écrits de Serena font parti de ces romans qui me font du bien, qui m’apportent à chaque nouvelle lecture autre chose, ce dont j’avais besoin à ce moment-là. Courant de l’été, ce sera au tour de Mamma Maria d’être relu et je pense que comme la première fois, je serais bouleversée. Parce que c’est ainsi avec les romans de Serena Giuliano.

  • Ciao Bella – Serena Giuliano – Le Cherche Midi puis chez Pocket – Paru le 14 mars 2019 – Disponible au grand format à 17€, en poche à 6,95€, en ebook à 4,99€ et en livre audio à 18,90€

2 réflexions au sujet de “Ciao Bella, un sublime coup de cœur pour ce premier roman”

  1. C’est bête mais ton article m’a donné envie de le relire aussi. Surtout que c’est le livre d’elle que j’ai un peu moins aimé. Mais quand tu en parle on voit les étoiles dans tes yeux!

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