Coup de cœur, Fantastique, Historique

Even dead things feel your love, ou comment revisiter le mythe du vampire d’une main de maître

Au terme de votre vie, à combien estimez-vous le nombre de minutes au cours desquelles vous avez commis une erreur irréparable ? De celle dont les conséquences régissent d’une douloureuse tyrannie vos agissements futurs jusqu’au trépas. Mon acte manqué ne dura pas plus d’une fraction de seconde et pourtant ma mémoire fracturée me renvoie sans cesse à cet instant précis tandis que la course du temps poursuit son inaltérable marche, m’éloignant toujours un peu plus de ce que j’ai perdu ce jour-là. Je me demande si notre dernière heure venue, les remords s’effacent, nous délestant ainsi d’un bagage bien lourd vers l’au-delà ou le néant, peu importe. Puis je me souviens alors qu’il s’agit là d’une délivrance qui m’est interdite, condamné à porter sur mes épaules ce fardeau à travers les âges, à moi qui suis immortel.

L’amour ne devrait jamais être éternel, car nul ne pourrait endurer tant de douleur.

J’expérimentais un rêve. Un rêve où même si je n’étais plus en vie, j’étais libre de vous aimer, car même les choses mortes comme moi ressentent votre amour.

Une sublime couverture au service d’un roman tout aussi éblouissant.

Voici l’une de mes plus belles découvertes, une petite pépite que j’ai découverte par le plus grand des hasards et que je m’apprête à vous présenter aujourd’hui. J’ai été charmée, que dis-je, envoûtée par Even dead things feel your love. Tous les éléments étaient réunis pour que j’aime ma lecture, et effectivement, ce fût le cas au-delà de mes espérances.

Rien que l’époque à laquelle se déroule une partie de l’histoire, le XIXe, m’a plu. Je suis une grande fan du Londres victorien, c’est une époque que j’adore et la retrouver ici, ce n’est que du bonheur.

De plus, cette époque est parfaite pour l’histoire narrée ici, celle d’une histoire d’amour impossible. La plume de Mathieu Guibé est une merveille, elle est poétique, sombre et d’une fluidité, il dépeint avec brio et délicatesse cette sublime histoire qui m’a emporté, m’a touché. L’atmosphère gothique, sombre du roman est superbe et apporte vraiment tout son charme à ce récit.

Un (anti-) héros sombre bien loin des clichés

Avec Even dead things feel your love, j’ai vraiment eu l’impression de remonter aux sources du mythe du vampire. On est loin du gentil vampire, un peu ténébreux ou qui brille au soleil ou que sais-je d’autre. Ici, l’auteur n’hésite pas à nous montrer la partie la plus sombre, la plus noire de Josiah et c’est génial.
Honnêtement, peu de roman le font, ou en tous cas, j’en ai lu vraiment peu où le personnage principal est ainsi exposé, il est mis totalement à nu, ses tripes à l’air et l’on voit ses vices, ses pires pensées, ses pires actions et c’est quelque chose que j’apprécie énormément, que le personnage ne soit pas tout blanc ou tout lisse, et cela fait vraiment du bien de voir ça de temps en temps !

Une histoire à la hauteur des personnages

L’histoire en elle-même est magnifique, et je préfère ne pas trop en parler pour que vous la découvriez de vous-même, mais j’ai adoré. C’est beau, et très triste en même temps. On ne peut rester insensible face à cet amour si puissant, mais si malheureux en même temps.

Et les personnages que sont Josiah et Abigale subliment tout ceci. Je les ai aimé tous les deux. Ils sont tellement à l’opposé l’un de l’autre, l’un est tellement solaire et l’autre très sombre, et pourtant, il suffit de peu pour que tout soit chamboulé.
Ce sont des personnages entiers, vrais. Ils ne sont pas tout blanc comme je le disais plus haut, ils commentent des erreurs, se trompent, s’égarent, se perdent mais l’essentiel est toujours là, leur amour l’un pour l’autre.

En bref

Ce roman est un coup de cœur, assurément l’un des meilleurs livres que j’ai lu ces dernières années. C’est une petite pépite, un joli bijou gothique que je recommande chaleureusement !

  • Even dead things feel your love – Mathieu Guibé (et illustration d’Alexandra V. Bach) – Editions du Chat Noir – publié en mars 2013 – 19.90€ pour la version papier (épuisé) et 5.99€ pour la version numérique

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